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19 mai 2015

La révolution industrielle en France (1815-1848)

Auteur : DUNHAM Arthur Louis

: Bibliothèque Pierre Blois, Université de Nantes (Sciences humaines)

Plan de l'ouvrage :

Avant-propos de Charles Schmit

Préface de Georges Bourgin

Introduction

Chapitre I- Les routes

II- Les voies navigables

III- Les chemins de fer

IV- Combustibles et force motrice

V- La sidérurgie

VI- Les matières premières textiles

VII- La main-d'oeuvre

VIII- Les capitaux

IX- Les machines

X- L'industrie du coton

XI- L'industrie de la laine

XII- L'industrie du lin

XIII- L'industrie de la soie

XIV- La concurrence intérieure

XV- Influence de la vie économique des autres nations

XVI- Les débouchés étrangers de l'industrie française

XVII- L'action de l'Etat sur l'activité industrielle

Résumé :

La France est un pays centralisé administrativement mais très diversifié. Son territoire est étendue ce qui pose des soucis pour le commerce et les transports. La population est majoritairement rurale, les paysans sont attachés à la terre. Les industriels eux trouvent une main d'oeuvre abondante, bon marché mais difficile à former. Les techniques et la gestion de l'entreprise/usine se font très lentement car la population est attachée aux traditions, ce qui explique que la révolution industrielle s'est faite lentement . La geographie de la France lui permet un accès aisé au reste du continent, pourtant elle se concentre sur son commerce intérieur et non extérieur. L'Angleterre reste le pays dominant de cette période grâce à son industrie développée et à son commerce.

 

En général, l'état des routes françaises étaient pitoyables : elles étaient défectueuses, pas ou mal entretenues et constituaient un obstacle au développement industriel et agricole. Pourtant au milieu du 18éme siècle, ces routes étaient les meilleures d'Europe. Elles étaient conçus pour faciliter l'administration, près des grandes villes. Mais elles se sont vite détériorées durant la Révolution et coûtaient chère. En 1815, Louis 18 fait réparer le réseau routier pour créer un grand réseau de routes locales qui servait aux industries. Les routes sont ensuite concurancées par l'ouverture des chemins de fer.

 

La France est un pays riche en rivières mais celles-ci sont mal adaptées aux besoins des transports modernes et retardent le développement économique du pays. Un plan d'ensemble est dressé par Becquey qui défini un réseau de voies navigables intérieures constituées de canaux. Pour réaliser les travaux, la France a besoin d'empreinter car elle ne possède pas les revenus suffisants : les personnes a qui on empreinte ont ensuite des droits sur les canaux notamment en touchant une partis des revenues générés. L'apparition de la navigation à vapeur se fait très lentement car le charbon est chère et la France met du temps à construir ses propres machines : avant elle les importe d'Angleterre.

 

Les chemins de fer apparaissent pour faciliter les activités miniaires : en effet, les routes et les voies navigables ne sont pas suffisantes et on s'inspire des anglais. La première voie ferrée de France est celle de St Etienne/Andrézieux. Le transport de voyageur est introduit plus tard pour gagner de l'argent. La construction des chemins de fer demande beaucoup d'argent et de formalités à remplir : c'est un frein au commerce et à l'industrie. Les chemins de fer connaissent un boom en 1845.

 

Les sources d'énergie et les combustibles sont très importants dans le développement de la Révolution industrielle en France. Mais le pays n'a ni les possibilités ni le besoin de développer ces éléments (possède du bois, force hydraulique abondante,..). Entre 1815 et 1848, c'est l'âge d'or de l'industrie minière. Au début son transport est compliqué ce qui rend l'approvisionnement aux entreprises difficile. En 1848 le réseau de transport a été amélioré et l'essor de la sidérurgie demande de plus en plus de charbon. Du côté de la force hydraulique, plusieurs inventions importantes sont apparues sous la Restauration pour généraliser son usage (ex : roue hydraulique).

 

En 1815 le fer est produit dans de petits établissements où les ouvriers ignoraient l'art de l'organisation de la production et étaient dépourvus d'instruction : c'était des industries traditionnelles. Les soucis de techniques produirent inévitablement des produits de mauvaises qualitées. A partir de 1840, la sidérurgie est obligée de s'améliorer pour répondre aux besoins créés par la construction de voies ferrées. Sont développement est relativement lent à cause de l'esprit de routine et la pénurie des capitaux. La production est augmentée mais la qualité n'est pas meilleure.

 

La mécanisation apparaît avec une demande de plus en plus grande de vêtements. L'élevage est obligé de s'intensifier et d'importer des moutons dont la laine est plus simple à travailler mais ça ne suffit pas à répondre à la demande des industries. De plus, la concurrance étrangère est très importante.

 

Entre 1815 et 1840 l'offre de main d'oeuvre est suffisante. Il y a une augmentation de la population avec une exode rurale et l'arrivée d'une main d'oeuvre étrangère spécialisée. Le travail industriel permet de compléter les salaires agricoles mais cette main d'oeuvre d'agriculteurs est non qualifiée et pose soucis car ils demandent une formation. L'exode rurale est rapide et les villes ne sont pas assez équipées pour autant de monde : les ouvriers ont alors de mauvaises conditions (mauvais logements et hygiènes). Les usines elles sont mal éclairées et aérées. Mais les conditions des ouvriers vont allé en s'améliorant : mieux nourrit, vêtements de meilleures qualitées, assainissement et agrandissement des usines, techniques moins dangereuses, journée de travail abaissée à partir de 1840,.. On essaye de faciliter le travail des enfants : loi Guizot en 1833 pour les éduquer, loi sur le Travail de l'Enfant en 1841 pour réduir le temps de travail, mais les résultats ne sont pas satisfaisants. La concurrance et les crises économiques baissent les salaires. Les employeurs sont des bourgeois qui ont le soutiens de l'état, ce qui va créer des mouvements de grèves (contre des salaires trop bas, journée trop longue, mécanisation qui créait du chômage,..).

 

Entre 1815 et 1848, la Monarchie Française a quatre soucis à résoudre : établir solidement le crédit public, habituer le public à y recourir, en finir avec l'isolement des marchés de province et avec celui de la Bourse de Paris, et vaincre la méfiance populaire à l'égard des billets et des banques. La Restauration a résolut les deux premiers soucis, la Monarchie de Juillet a essayé de s'occuper des deux autres. La France connait des crises financières entre 1818 et 1857. La Banque de France est récente et n'a pas encore fonctionnée dans des circonstances normales (hors guerre), en 1816 est créé la Bourse et en 1819 la première Caisse d'épargne. Les ressources financières de l'Etat sont accrût à l'aide de la nationalisation des rentes. Pour lancer une affaire, les français devaient avoir recour au crédit de banquiers. Mais la Banque de France ne s'occupe pas assez du développement économique du pays et les français préfèrent garder des réserves d'espèces et payer avec le métal. La Monarchie de Juillet est accusée d'accroite la dette publique et d'exposer la France à un déficit croissant. En 1845, tout les billets émit par la Banque de France sont mis en circulation.

 

Les français sont attachés à leur petite industrie et au travail à domicile avec une main-d'oeuvre rurale, abondante et bon marché. Malgré tout, certains veulent apprendre les techniques anglaises et utiliser leurs machines. Des ouvriers anglais ont alors fait passer des machines et des ingénieurs en France pour instruir les français. Ces derniers fabriquent des machines mais en petite dimension car ils sont privés de force motrice, de machines-outils et de capitaux. La première révolution visible est le passage des machines en bois à des machines en fer.

 

L'industrie du coton est la plus récente des industries textiles en France, elle se développe rapidement entre 1815 et 1848 et va dominer les autres. Elles utilisent dès le début des machines anglaises, mais celles-ci sont dangereuses (danger d'incendie) et mauvaises pour la santé des ouvriers (elles soulèvent le duvet de coton). Cette industrie se généralise en France en 1847.

 

L'industrie de la laine a connu une mécanisation lente mais un développement rapide. Le fillage mécanique apparaît en 1827, mais la population est méfiante car cela créait du chômage. Cette industrie ne connait pas vraiment de concurance avec le Royaume-Unis et permet de créer une grande variété de tissus.

 

L'industrie du lin est la plus ancienne industrie textile de la France. Pendant longtemps sa production était pratiquée lorsqu'il n'y avait pas de travail aux champs, par les agriculteurs. Ils le cultivaient, le filaient et le tissaient eux même. A partir de 1830, on mécanise cette industrie. Celle-ci a été menacé par le lin de Russie et du Royaume-Unis, qui possédaient une qualité inférieure mais produit en plus grande quantité avec des prix plus bas.

 

L'industrie de la soie est la seule industrie française supérieure aux industries étrangères. Elle se fait à domicile ou dans des petits ateliers où l'on essaye d'adopter un tissage mécanique même si celui-ci coûte chère. La soie étant très fragile, elle possède des coûts élevés.

Entre 1815 et 1848, la concurrance entre régions et entre industries s'intensifie en France. C'est une concurrance saine : elle augmente car il y a plus de demande, l'accès aux transports est facilité et il y a plus de moyens financiers.

 

La Belgique et la France se ressemblait dans leurs industries. Les capitaux français ont aidé à développer l'industrie et les transports belges. Malgré tout il n'y avait pas une réelle concurance entre les deux, au contraire de l'Angleterre avec la France. En effet, les anglais possédaient une puissance de l'industrie et des finances qui les mettaient dans une position souvent supérieur au français.

 

En général, la France a dut mal à vendre ses produits à l'étranger. Cela est dut à un manque de bon ports de mer et à des tarifs protecteurs. Ces tarifs déclenchent notamment des représailles d'autres pays envers la France (ex : taxes plus élevées pour l'importation). De plus, malgré que la production française soit de bonne qualité, son coût est trop élevé par rapport à d'autres pays qui vont alors mieux vendre à l'étranger.

 

Les droits de douanes imposés par l'état n'étaient pas indispensables et trop forts, cela empêchait un bon commerce extérieur et d'innover à l'intérieur du pays. Malgré tout, ces taxes ont permises d'offrir aux ouvriers un salaire plus important. Ce sont les inspecteurs des Mines et les ingénieurs des Ponts et Chaussées qui contribuèrent le plus activement à l'essor de l'industrie et du commerce. Les premiers étaient les portes parole de certaines industries (ex : métallurgie) et les deuxièmes ont permis d'améliorer les transports et de produir des rapports sur les progrès mécaniques et industriels de l'Angleterre et des Etats-Unis.

Pour conclure, nous pouvons dire que malgré tout, la France restait un pays agricole. Elle améliorait les machines qui pouvaient créer des profits et étendait le travail en usine sans abandonner le travail à domicile.

 

Afin de fournir des rails aux chemins de fer français, la sidérurgie s'est accrut pour produir une quantité de rails considérable. Quant aux locomotives, la moitié était produite en France et le reste était importé.

Le Baron James de Rothschild a joué un rôle important dans le financement des chemins de fer français. En effet, il avait de nombreux contacts avec des grands banquiers et financiers, et possédait la concession du chemin de fer du Nord.

 

Citation d'Arthur Louis Dunham :

  • « L'ouvrier d'usine était même plus attaché que son patron à la terre ; c'est qu'il la travaillait de ses propres mains. Dans la plupart des cas il restait un paysan et retournait à sa ferme l'été ou, fréquemment, pour les week-ends »

  • « La Restauration ne parvint pas à construire un réseau de routes secondaires qui répondît aux besoins que créait le développement de l'industrie et de l'agriculture françaises. Effet du manque de ressources financières et de l'influence dominante des grands propriétaires fonciers sur la législation aussi bien communale que nationale. »

  • « Durant la Révolution industrielle en France au début du XIXé siècle, l'approvisionnement en matières premières joua un rôle aussi essentiel que le développement des transports et que l'emploi des combustibles et de la force motrice. »

  • « L'offre de main-d'oeuvre industrielle durant la période 1815-1840 fut en France le plus souvent et à peu près partout suffisante. »

     

Avis personnel :

Ce livre est facile à lire et à comprendre, il a beaucoup d'exemples concrès et de chiffres. Il est très complet et aborde beaucoup de facette de la révolution industrielle de 1815/1848 en France.

Ce livre n'est pas assez synthétique et assez long. Il s'attarde sur beaucoup de points qui mériteraient peut être que l'on passe plus vite dessus.

 

Bibliographie :

AUDIGANNE Armand, L'industrie contemporaine, Paris, 1856, in-8°

BEAUVAIS Camille, Essai sur quelques branches de l'industrie française, Paris, 1825, in-8°

PICARD Alfred, Le bilan d'un siècle (1801-1900), Paris, 1906-1907, 6 vol. gr. in-8°   

dd

                        

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  • Ce blog a pour objectif de partager les fiches de lecture réalisées par les étudiants de Licence 1 d'histoire et de géographie de l'Université de Nantes. Ces fiches portent sur l'histoire de la France au XIXeme siècle. Bonnes révisions!
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