Fiche lecture : Histoire des idées politiques en
Fiche lecture : Histoire des idées politiques en France au XIXe siècle de Jérôme GRONDEUX
GRONDEUX Jérôme, Histoire des idées politiques en France au XIXè siècle, La découverte, Repères, Paris, 1998
Présentation de l'auteur :
Jérôme Grondeux, né en 1965 est un historien français. Il passe son doctorat en 1994 avec sa thèse : Ecrire et faire l'Histoire : la pensée catholique sociale de Georges Goyau jusqu'en 1914. Il devient alors maître de conférence à l'université Paul Valérie-Montpellier III puis à l'université Paris-Sorbonne (Paris IV), à Science-po Paris, ainsi qu'à l'Institut catholique de Paris en 1997. En 2008, il écrit son mémoire pour l'habilitation à diriger des recherches : Raison, politique et religion au XIXe siècle : le projet de Victor Cousin. Il est donc spécialisé en sciences politiques du XIXème et XXème siècle. Ensuite, il est nommé Inspecteur Général de l'Education Nationale en 2014. Il quitte alors son poste de professeur à la Sorbonne. Il a publié entre autre :
La France entre en République 1870-1893, Paris, Le Livre de Poche, 2000.
La Religion des intellectuels français au XIXe siècle. Essai sur les origines de la modernité religieuse, Toulouse, Privat, 2002.
Table des matières :
I/ Refonder ou conserver ?
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Trois refondateurs : Maistre, Saint-Simon, Fourier
Maistre et Saint-Simon : deux lectures de la Révolution française
Quelle place pour les producteurs
Réorganiser l'Europe
Le rôle de la religion
Charles Fourier : successeur de Newton ?
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La pensée ultraroyaliste
Bonald un sociologue contre-révolutionnaire
Le Journal des débats et le Mercure de France
Le projet politique ultra
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Une postérité conservatrice : l'évolution politique de romantisme religieu
Un conciliateur méconnu : Ballanche
Lamennais ou l'éclatement d'une pensée conservatrice
L'influence mennaisienne
II/ Implanter les libertés
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Le libéralisme d'opposition
Le legs des idéologues
Madame de Staël et Benjamin Constant
La Fayette ou la constance libérale
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Les doctrinaires : un centre
Royer-Collard, figure de proue
Les principes de Royer-Collard
Convictions doctrinaires
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Anticléricalisme et refus de la théocratie : une convergence libérale
Un anticléricalisme aristocratique et monarchiste
Paul-Louis Courier, pamphlétaire anticlérical
L'union libérale contre la loi du sacrilège (1825)
III/ Vers un ordre démocratique ?
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Démocrates révolutionnaires et démocrates réformistes
Du babouvisme au blanquisme
Vues sociales du « partie républicain »
Le suffrage universel, solution politique de la question sociale ?
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Les libéraux face aux aspirations démocratiques
1830, une Glorious Révolution française ?
Le libéralisme est-il compatible avec la démocratie ? Guizot et Tocqueville
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La confluence quarante-huitarde et l'heure du bonapartisme
Les quarante-huitards : intuitions et faiblesses
Le bonapartisme, une solution française ?
IV/ Enfanter l'avenir
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Les saint-simoniens
L'avenir des saint-simoniens
De l'utopie à l'innovation
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Le socialisme utopique : fouriéristes et cabétistes
Tentatives fouriéristes
L'avenir d'Etienne Cabet
Cabet entre socialisme politique et socialisme utopique
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Les philosophies de l'histoire, liens entre le présent et l'avenir ?
Une philosophie française socialiste de l'histoire avec Marx ?
Le projet comtien
L'implantation du marxisme en France
V/ Le prolétariat, constructeur d'un nouvel ordre politique ?
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Proudhon, serviteur désintéressé du prolétariat
« La propriété, c'est le vol » (1840)
Solutions proudhoniennes
Le refus de l'action politiques
Proudhon et Marx
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Sortir de la décadence : Georges Sorel
Une pensée « fin de siècle »
Le mythe mobilisateur
Sorel et l'Action française
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Le syndicalisme révolutionnaire
Le refus de l'union avec le socialisme politique
L'anarcho-syndicalisme et la grève générale
VI/ Trouver place dans la démocratie
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Heurs et malheurs du libéralisme
« Le mal français » des libéraux
Quinet, Ferry et le libéralisme républicain
La seconde démocratie chrétienne, un partenaire pour les modérés ?
L'affaire Dreyfus, pierre d'achoppement des modérés
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Une « démocratie des démocrates » ?
Une morale politique laïque pour la république : le solidarisme
« Donner une âme à la démocratie » : le Sillon
Le réformisme socialiste, implicite ou explicite ?
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Le nationalisme, dans ou contre la démocratie ?
Le nationalisme, idéologie de troisième voie
Quelle France aiment-ils ?
Résumé général :
Cet ouvrage nous donne une vision de toute les idées politiques du XIXème siècle. Entre Saint-Simon, Fourier, Maistre, Blanqui, Blanc, Guizot. De plus, il nous donne aussi les mouvances libérales, républicaines et nous explique le marxisme. Ensuite, on prend connaissance de l'avenir et de l'héritage de ses pensées.
Résumé du chapitre 1 :
Il nous expose les idées de trois refondateurs : Maistre, Saint-Simon et Fourier. Joseph de Maistre et Saint-Simon ont des lectures différentes de la Révolution française. Le premier, ultramontain, pense que c'est à cause des lumières. Il conseil de restreindre l'enseignement et se tourne vers le pouvoir pontifical. Le second est proche des libéraux et se rattache au XVIIIè siècle philosophique. Il veut une unité politique en Europe. Fourier lui, est un socialiste utopique qui est à l'origine de la théorie du phalanstère. Ensuite, le projet politique ultra, avec Joseph Fiévée, consiste a décentraliser le pouvoir, en redonner à l'aristocratie terrienne et au clergé, être contre la liberté de la presse et sont aux origine du parlementarisme (car majoritaire à la chambre). Le romantisme religieux mené par Chateaubriant, Ballanche et Lamennais (conciliateurs entre libéralisme et catholicisme), Lamartine, et Victor Hugo affirme la tradition et le sentiment, et est contre le rationalisme des lumières.
Résumé du chapitre 2 :
Ce chapitre évoque le libéralisme d'opposition, Madame de Staël et Benjamin Constant reviennent après l'Empire en tant qu'opposant et leur libéralisme les incite a accepter la monarchie. Tout deux sont des auteurs reconnu et publient des ouvrages sur la liberté des temps Ancien. Autre figure du parti libéral, La Fayette ne croie pas en la monarchie libérale. Au centre, il y a Royer-Collard, figure des doctrinaires, pour lui il faut séparer la monarchie de l'Ancien Régime, la restauration des privilèges doit être combattue. Aussi, d'abord contre la liberté de la presse, il devient de plus en plus libéral sur ce sujet là. La politique des doctrinaires doit être rationnelle, concilier l'ordre et la liberté. Pendant son règne, Charles X « heurte de front tous les libéraux » car il refuse une lecture parlementaire de la Charte. Les libéraux refuse la théocratie, ils sont anticléricaux. Paul-Louis Courier incarne l'anticléricalisme en France. On voit en 1825 une union libéral contre la loi du sacrilège.
Résumé chapitre 3 :
Gracchus Babeuf souhaite un communisme agraire par l'Etat, pour une égalité entre les citoyens. Pour Auguste Blanqui l'égalité prime sur la liberté, c'est pour ça qu'il veut faire un coup d'Etat pour l'établissement des libertés de condition. Il est un représentant de l'anticléricalisme républicain. Le parti républicain avait l'idée de négociations entre employeurs et patrons, d'une journée de travail de 12h maximum. Louis Blanc rejoint les idée de Blanqui. Guizot et Tocqueville quand à eux rejettent la violence révolutionnaire et pensent qu'il faut prendre en compte le progrès des sociétés. Tocqueville pense dans les années 1830-1840, qu'il assiste à l'émergence d'une société démocratique. Aussi, Louis Napoléon Bonaparte veut réconcilier la France après 1848 et veut une administration centralisée.
Résumé chapitre 4 :
Ce chapitre nous indique l'avenir des différente pensé vue avant, c'est-à-dire l'héritage de Saint-Simon et de Fourier. Le saint-simonisme arrive après la mort de Saint-Simon, ils ont l'idée que la société doit être dirigée et organisée par des travailleurs. De plus, une association européenne a été crée, avec une monnaie commune. Les fouriéristes étaient plus libertaires que les saint-simoniens. Cabet suit les idées de Babeuf mais sans vouloir de violence. Ils pensent qu'il faut préparer et éduquer l'opinion. De plus, Auguste Comte veut confier le gouvernement aux experts, il sera alors technocratique et rationnel.
Résumé chapitre 5 :
Pierre-Joseph Proudhon a l'idée que « La propriété c'est le vol » : les besoins d'une société sont supposés fixes alors que le but d'une société concurrentielle est de produire plus. La concurrence est facteur de misère et non de progrès. Il veut changer l'organisation de la société et en 1849 il essaie d'organiser une « banque du peuple » pour donner des capitaux sans intérêt aux travailleurs. Proudhon est une référence pour un socialisme non marxiste, il se rapproche des socialistes utopiques. Pour lui « la famille est la sphère de l'autorité ». Georges Sorel conserve du marxisme l'idée de lutte de classes mais le refuse comme « socialisme scientifique ». Aussi, au début du Xxème siècle, la CGT a pour but « l'abolition du salariat et du patronat ». Avec Proudhon et Sorel, la pensée politique en France se tourne vers les ouvriers.
Résumé chapitre 6 :
Prévost-Paradol dans la mouvance orléaniste à des convictions libérales. Il est d'abord contre le suffrage universel et pense ensuite à le limiter. Il se rapproche ensuite du catholicisme libéral en gardant des sympathies pour le protestantisme. La suite de ce chapitre traite sur le libéralisme républicain et la laïcité comme option du libéralisme (thèse de Ferry). L'affaire Dreyfus est exposée. Apparait ensuite l'idée de nationalisme.
Critique de l'ouvrage :
Tout d'abord, Histoire des idées politique en France au XIXè siècle de Jérôme Grondeux apporte beaucoup de connaissance sur les idées des partis politiques étudiés, ainsi que sur des personnages important comme Guizot ou Royer-Collard et permet d'approfondir et de mieux comprendre certain côté du cours. Aussi, l'auteur est un professeur reconnu de l'université Paris-Sorbonne, et Inspecteur Général de l’Éducation National, on peut alors dire que l'ouvrage est véridique. Cependant, pour profiter un maximum de ces connaissances il faut déjà connaître le cours et la base du XIXè siècle. Relativement facile à lire, un dictionnaire est tout de même utile pour certains termes (mais très peu). Il n'y a pas de notes de bas de page ce qui facilite aussi la lecture. Cependant étant un livre de poche, les caractères sont petits et sur certaine sous-partie encore plus petits. De plus, ce livre est très bien organisé et permet d'aller directement à la partie ou au paragraphe souhaité grâce à la table des matières.
Bibliographie du même thème :
GIRARD Louis, Les Libéraux français, 1814-1875, Aubier, Paris, 1985
LAGOUEYTE Patrick, La Vie politique en France au XIXè siècle (préface de HUARD Raymond), Ophrys, Gap/Paris, 1989